La cérémonie d’ouverture a été donnée par Ghaoui Yahia, commissaires des 3èmes rencontres de théâtre de Bouzeguene village, dans une ambiance familiale et festive.
Le public a répondu présent, les amateurs du 4 ème arts sont venus admirer le théâtre, la création et le talent. Les jeunes choristes composés de jeunes filles vêtues de robes kabyles ont revisité le répertoire Kabyle (Slimane Azem et cherif Kheddam) avec leurs voix douces.
Puis place au théâtre. Certes, il y’a du travail à faire afin d’éduquer notre public pour aimer le 4ème art et lui faire découvrir les rimes, les métaphores et les signes distinctifs de l’art scénique.
La troupe théâtrale Macahu d’Iferhounene est venue nous présenter une nouvelle création « Tadsa di twayit ». Une nouvelle pièce montée tout récemment et joué magistralement par des comédiens expérimentés.
La volonté de puissance, s’accrocher au pouvoir pour l’éternité, un peuple docile et qui accepte tout et rien sont les véritable leitmotiv de cette pièce de théâtre. Cette magnifique pièce de théâtre, à l’origine monté par un grand dramaturge irakien, sur les gouvernements tyranniques avec la complicité des peuples qui les acceptent et qui les dorlotent, magnifiquement adapté en Kabyle par la troupe Macahu d’Iferhounene. Pour Zoulikha, comédienne de la troupe « il y’a très peu de pièces de théâtre qui aborde l’absurde » et de rajouter « ce spectacle est un métissage de Chaouis, de Targuis, de Kabyles, pour enfin fabriquer une pièce de théâtre, c’est un travail collectif, de groupe… ».
Son rôle dans la pièce de théâtre est une pensée du metteur en scène, marionnettiste de état, un jour il disparait, le gouvernement change tout, ses idées, ses projets, ses désirs, ses espérances… comme font les pouvoirs tyranniques de nos jours ( de la Syrie à l’Algérie), en revenant, le metteur en scène n’arrive plus à les convaincre , ni à les dissuader de le suivre. A la fin le gardien (représentant le peuple), enchainées par des cordes regarde le mépris, la Hogra, le cynisme mais il s’en foutait éperdument. Il faut à notre public des pièces de ce genre (absurde) et lui inculquer les vrais valeurs et concepts théâtraux et de le ramener à comprendre, à décortiquer toutes les analyses. La troupe Macahu nous a habitué au théâtre Katebien avec des thèmes politiques, historiques, sociales, un décor léger, un style direct cette fois-ci, l’absurde a pris une place importante, est y cœur du débat. Certes, cette pièce est une métaphore sur tous les gouvernements et pays arabo-musulman. L’absurde hantait les esprits frêles de tous ses dirigeants qui aiment la tyrannie, le pouvoir absolu. Tout est éphémère.
Amroun Omar
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