Une semaine après les interdictions, la tenue de la conférence Hiba tayda malgré son annulation, de tension et anathèmes avec les autorités locales. Cette fois la conférence avec le brillantissime chroniqueur et écrivain Tahar Ould Amar s’est tenu au centre culturel Ferrat Ramdane de Bouzeguene avec détente et un esprit convivial où un public nombreux est venu assisté et encouragé la rencontre littéraire avec un écrivain génial, sincère et intelligent. Il nous a présenté son livre ( Taffunast ittezgen pétrole ), chronique « littéraire », qu’il a écrit d’ailleurs en kabyle, langue qu’on utilise dans notre quotidien avec des mots simples, et des phrases appropriées en employant quelques mots en français et en Kabyle. Pour lui Tamazight n’existe pas, une aberration. « Ils veulent nous confectionner une langue Tamazight classique que personne ne comprend et ne parle hormis les enseignants en Tamazight ». Pour lui la création de l’académie est un faux débat et d’ajouter « fait bizarre, le pouvoir algérien se précipite pour créer l’académie Tamazight, devenue une course contre le temps… » il cite une thèse de doctorat : la question Kabyle en Algérie ; il ressort nettement que la langue Kabyle prend ses distances et devient un phénomène d’individuation et de distanciation. La langue Kabyle est omniprésente et reste ancrée dans le paysage culturel et politique de l’Algérie.
Taffunast ittezgen pétrole est un ensemble de chroniques où le narrateur et des personnages sont tantôt acteurs et antagonistes me mêlant de l’actualité, du mal qui ronge le pays, parlent avec dérision et la vérité sorte de leurs bouches lorsque les enfants veulent devenir, en suivant le chemin des adultes sont allés voir Bouteflika pour protester.
Tahar Ould Amar est né et a vécu à Médea où il enseignait le français, en 1994 après le boycott scolaire qui a frappé la Kabylie, il bifurque vers la littérature Tamazight, devient chroniqueur , d’abord dans le journal satirique (l’époque) puis romancier en Kabyle.
Amroun Omar