Au 5ème jour des rencontres de théâtre de Bouzeguene village, deux troupes de théâtre, l’une Tigawt d Wawal d’oran et Awaɣlis de Chemini ont l’honneur de présenter deux spectacles hors des sentiers battus. Le théâtre est, par sa nature même, un spectacle qui s’appuie sur un texte. Tiɣwist taneggarut, mélodrame écrit et mis en scène par Djamel Benaouf. Tous les sujets de l’existence, la mort, la notoriété, l’anonymat y sont traités avec soins et perspicacité, sur une musique classique. Un seul interprète y joue tous les rôles. Attient d’une maladie rarissime, ses jours ou ses heures sont comptés, sans tomber dans le misérabilisme, la fantaisie, et les clichés habituels, le jeune artiste a fait son choix, plutôt mourir chez lui au milieu des « siens » c’est à dire mourir en paix, au milieu de ses personnage, de ses livres, tableaux de peintures et laisser une empreinte indélébile.
Le deuxième spectacle « Inebbgi n ciṭṭan » de la troupe de théâtre Awaɣlis de Chemini nous a présenté le nouvel ordre mondial ou plutôt « le nouvel désordre mondial ». Tous les grands protagonistes du monde actuel y sont représentés dans le premier acte et chacun récuse l’idée destructrice de ce monde. Chacun voit, ses propres intérêts passent avant tout. Le faux printemps arabe, les fausses démocraties installées précipitamment par les occidentaux pour finir dans une guerre civile inutile et ravageuse. La religion a été citée aussi mais c’est un sujet très complexe. L’argent, le monde de la finance ont été pointées du doigt, le soutien au terrorisme, au fondamentalisme religieux soutenu par la bénédiction des monarchies du golfe arabo-persiques sont épinglés. Ils ne peuvent traiter tous les sujets relatifs à l’ajustement structurel, à la finance, aux disparitions des cultures et langues anciennes…
Le théâtre est un spectacle destiné à être représenté, depuis l’antiquité dans les cérémonies en l’honneur de Dionysos. Des concours de « tétralogies » étaient organisés et faisaient partie des jeux pour les fêtes officielles.
La tragédie grecque figure, donc trois espaces : un espace réel, celui du public et trois espaces représentations, celui du chœur, celui des dieux et celui des héros. Cette configuration détermine un jeu complexe où le chœur se situe à la frontière du monde de la fiction et celui du réel.
Amroun Omar
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