Pour clôturer la fin de l’année riche en activités artistiques et littéraires, l’association culturelle Tiɛwinin a programmé le chanteur engagé et censuré Oulahlou avec ses chansons jugées trop politiques et acerbes et interdites d’antenne.
Un air de liberté
Oulahlou ne chante pas les fêtes de mariage, les commémorations et les festivals. Pour lui chanter loin des brouhahas des festivals, des carcans et tracas de la direction de la culture et de la censure et de commande « ne chante pas cette chanson … ou évites de chanter tel autre chanson…»
Pour lui passer de moments agréables dans les contrées perdus avec un accueil chaleureux et jovial est le meilleur cadeau et une thérapie pour lui.
Après un bon début sur scène de Guettaf Mohand en revisitant et en puisant dans le répertoire des chansons modernes kabyles. Il est 23 h15, Oulahlou entre sur la scène de Tahemalt sous un tonnerre d’applaudissement et de youyous. Vieux et vieilles. Hommes, femmes et enfants, ils étaient tous là à accompagner Oulahlou, l’artiste adoré des jeunes, avec ses tubes de légendes et ce, deux heures durant, sans discontinuer. Il les entonne et enchaine ses chansons une à une. Il s’arrête un moment pour raconter une anecdote et continuer sur le même ton et le même rythme en chantant marguerite en hommage à Taous Amrouche, bien sûr reprise en chœur par un public merveilleux, chaleureux, avide de belles soirées artistique.
Le public, surtout la gent féminine, scande et crie : « pouvoir assassin, assassin… » Oulahlou a tout compris mais il entonne une autre chanson, les jeunes filles et jeunes garçons chantent le refrain de la fameuse chanson, il boit une gorgée d’eau, il repart de plus belle pour illustrer et chanter toutes ses chansons interdites jusque-là. Egal à lui-même comme un homme libre, l’artiste avait gâté ses fans le temps d’une soirée mémorable. Il a vraiment envoûté l’assistance en interprétant ses meilleurs textes.
Il a émerveillé le public de Tahemalt, un public merveilleux, une organisation parfaite, un vrai perfectionniste, un artiste complet, un chanteur très engagé et un rebelle. Une soirée très réussi sur tous les plans. La fin de l’année (activité artistique de l’association) est terminée en apothéose avec un gala artistique de grande qualité qui restera à jamais gravé dans les mémoires du public et fans d’Oulahlou.
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