Hanane Bourai est venu présenté son dernier livre : Aussi loin ira-tu édité chez Apic. Mais elle écrit sous un pseudonyme « Junon Lys », férue de la mythologie grecque et romaine. Junon est une déesse romaine, elle est la protectrice des couples et de la fécondité, suivie de son symbole floral, le lys.
Un écrivain qui porte un sobriquet est généralement menacé, persécuté dans son pays, elle doit retrouver son vrai nom pour associer sa plume, ses œuvres aux grandes figures féminines de la littérature algérienne. Elle ose écrire, c’est un grand pas libérateur, mais aussi un acte de courage afin d’affronter le monde machiste et des religieux bornés. Elle est jeune, enseignante, l’écriture est, pour elle, une manière d’affronter, de crier haut et fort, ce que beaucoup de femmes soumises, ou embrigadées par des vieilles vérités, coutumes surannées, textes divins moyenâgeux acceptent de mener le jeu. Elle se cherche, en quête de la vérité(si elle existe), tout comme son personnage qui cherche une mère qu’elle n’a pas trop connu et qu’elle retrouve dans un hôpital, qu’importe morte ou vivante, l’essentiel pour elle c’est la quête de soi même : c’est l’eternel retour c’est aussi la suprême guérison.
C’est comme : là où tu iras, je te retrouverai. Son histoire se passe en Kabylie, la dichotomie spatio-temporelle se retrouve dans l’œuvre vivante de Hanane Bourai. Elle s’identifie dans des bourrasques d’événements auxquelles nos aïeux partis en France pour travailler et pour une vie meilleure mais vite confronter à l’idée du retour, de la terre, le sang qui coule dans leurs veines les rapprochent mieux de leur source, de leur pays et refusent le fatalisme. Malgré les vicissitudes de la vie quotidienne, les tracas, tous les personnages nouent un lien viscéral, très fort avec le pays d’origine.
Ascension fulgurante pour une jeune auteure, qui est à son deuxième roman, une relève assurée malgré la déchéance de l’école Algérienne dont elle est issue et appartient inexorablement à une génération d’auteurs qui brise les carcans de l’écriture et une icône de la littérature Algérienne. Un nom à retenir.
Amroun Omar
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